La troupe du Centre Medhat Fawzy ne s'était jamais produite hors d’Égypte dans des conditions de représentation à la hauteur du trésor millénaire qu'elle entretient, transmet et magnifie. D'où l'idée longtemps murie d'une production relevant l'enjeu de la représentation spectaculaire tout en déployant l'énergie certes, mais la délicatesse, l'ambiguité (notamment sexuée : ces chevaliers dansants ont souvent une grâce bien féminine) et la très vivace mémoire d'une tradition (remontant pour certains à l'époque pharaonique !) qui a su trouver dans la création contemporaine les moyens d'une saine perpétuation.

 

La création d'un spectacle abouti au Musée du Quai Branly à Paris, en mars 2018, Dans le cercle des hommes du Nil, a ainsi été réglée collectivement par la chorégraphe Dalia El Abd, Hassan El Geretly directeur de la compagnie El Warsha, et Henri jules Julien metteur en scène français établi au Caire, dans une création lumières du créateur marseillais Camille Mauplot, familier de l’Égypte.

 

Il s'agit de la présentation du spectre intégral de l'art du bâton TAHTIB tel qu'il est vécu au Centre Medhat Fawzy de Mallawi, dans sa dimension performative traditionnelle, dans sa ressaisie par des artistes traditionnels et contemporains, ainsi que dans la dimension purement musicale de son contexte.

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C'est le témoignage inespéré d'un héritage vivant, pas racorni dans une fausse authenticité muséale, mais vitalisé par l'enracinement et l'invention de ses praticiens  : un spectacle de danse contemporaine (selon Anne Teresa de  Keersmaeker) spectaculaire et jouissif.